L’analyse symbolique et psychologique de vos « œuvres » sous la guidance du thérapeute est aussi
nécessaire que leur transformation spontanée par vous-même, qui modifie en profondeur le regard que vous
portez sur vous et vous transforme au fur et à mesure des séances.
Par l’observation de ce que vous avez déposé sur le papier, « Par vos mots posés sur vos maux, par vos
couleurs sur vos douleurs » (Jocelyne Labrèche), un échange s’instaure en profondeur entre vos
prises de Conscience ainsi exprimées et votre Inconscient peu à peu révélé, vous permettant par son
langage symbolique, le changement.
Estelle a exprimé à sa thérapeute avoir senti ses énergies endormies se réveiller au fur et à mesure de ses prises de conscience.
Elle s’est sentie peu à peu redressée, moins réactive au fil des séances et de sa vie, face aux surprises déstabilisantes du quotidien. Elle savoure beaucoup mieux les bons moments et relativise les passages plus inconfortables.
Elle a décrit se sentir EXISTER à nouveau, revitalisée durant chaque séance, puis nourrie par l’observation régulière de son œuvre … exposée chez elle le temps qu’elle voudra… pour rester vigilante, accéder, à son rythme, à tous ses potentiels simplement assoupis, en train de se transmuter en qualités.
Estelle sur le thème « J’accepte de reconnaitre qui je suis, même si je n’y crois pas » commence à DéPOSER une fleur de lotus, sans racine ni tige.
Son Art Thérapeute l’incite à mieux dessiner les contours de son lotus, à l’éclairer, à l’animer. Estelle découpe alors sa fleur de lotus pour la placer dans un environnement plus joyeux.
Le mot VIVRE est très important pour Estelle en lutte contre un enfermement affectif et social subi, malgré un travail constant sur elle, consécutif à un trop plein d’épreuves cumulées ces dernières années.
Estelle constate (pas au cours de la 1ère séance) que son lotus a besoin d’une tige, de feuilles, de racines. Par des découpages et des collages, elle rééquilibre les proportions de son lotus.
Les feuilles dessinées par Estelle ressemblent sur la gauche à une tête de crocodile (cerveau reptilien) et à la tête de son chien sur la droite (instinct et créativité du cerveau droit qui semblent lui montrer la bonne direction, orientée vers l’avenir et non le passé).
L’allure de cette fleur de lotus interpelle la thérapeute autant qu’Estelle, semblable à une sorte de cintre, de par la position des feuilles.
Estelle retrouve souvent dans ses dessins cet aspect un peu rigidifié de « Porte-Manteau » transparent qui « porte » pour les autres (Projections diverses subies, mémoires de rejet, de sacrifice par exemple) ou qui « porte » les autres.
Votre volontarisme pour « tenir » sans déplaire à votre entourage est votre pire ennemi lui explique sa thérapeute.
La volonté équilibrée par la compassion et l’amour de soi est une qualité, au contraire du volontarisme caractéristique du non amour de soi-et de ses limites, qui rigidifie.
Les racines de lotus copiées par Estelle sur un document botanique ont été retravaillées car initialement trop minces et trop petites, trop courtes, par rapport à la tige.
Elle en a pris conscience en OBSERVANT son dessin, en prenant du recul, en le regardant « comme si c’était la 1ère fois », lorsqu’elle est revenue à la séance suivante.
Estelle se réconcilie en parallèle dans sa vraie vie, avec ses racines familiales, les consolide, les fortifie, consciente de la nécessité par son dessin, de les honorer, de leur accorder plus d’espace et de densité.
Mais des racines sans eau ne correspondent pas au principe de réalité essentiel en ATE.
Estelle s’y est reprise à plusieurs fois pour aboutir à ce premier dessin « final ».
Elle mettait de l’eau autour des racines et de la tige mais oubliait inconsciemment de les recouvrir d’eau, de les hydrater.
Le lotus représente son aspiration à vivre la sérénité et la paix.
Estelle prend conscience de sa résistance inconsciente à se connecter à la vie, à se revitaliser elle-même. Elle prend physiquement conscience de la nécessité de TRANSFORMER son dessin pour hydrater le lotus.
Estelle a choisi de se laisser le temps d’EVACUER ses mémoires de résistances et de digérer ce processus de transformation à son rythme.
Elle expose dans sa cuisine son œuvre qu’elle accueille, maladroite et touchante, révélatrice de ses résistances et de sa difficulté à accueillir son droit à vivre de façon plus égoïste, sa Vie qu’elle a pris l’habitude de conceptualiser, de rêver comme un graal inaccessible, auquel elle n’a plus droit.
Ce n’est qu’au bout de 9 mois qu’Estelle éprouve le besoin de décrocher son œuvre, constatant qu’elle la regarde autrement, ressentant l’impérieuse nécessité de ne pas en rester là, pour la transformer encore.
En un premier lieu, l’évolution de sa relation avec son chien hypertonique et très énergétiquement vampirisant lui fait prendre conscience de la nécessité de couper le lien avec affection, pour ne pas tout sacrifier au nom de la joie et de l’amour qu’il apporte.
Estelle découpe donc la feuille droite en forme de tête de chien, très inconsciemment et involontairement ainsi déposée dès le premier dessin, pour la compléter plus tard par le dessin de son animal dans son intégralité … ou pas, si cela ne lui semble plus nécessaire.
Elle élargit les feuilles qui entourent la tige de son lotus, de façon plus généreuse.
Ce lotus symbolise aussi face à sa vie, une attitude corporelle, un accueil de la vie bien plus confiant, une programmation pour un futur proche déjà en train de se concrétiser dans la vie d’Estelle, à la façon des arbres et de leurs branches feuillues au printemps, tournées vers le ciel.
Estelle confie se sentir beaucoup moins « porte-manteau » potiche et utilitaire dans cette attitude revisitée qui correspond à son évolution, à des rencontres ou des retrouvailles sous forme de coïncidences ou de syncronicités, à son désir revitalisé de toujours mieux se prendre en main.
Elle constate que la tête de ce corps finalement symbolisé aussi par ce lotus, est posée un peu trop artificiellement, comme posée sur la tige. Elle refaçonne le bourgeon du lotus qui se coule ainsi plus naturellement dans la continuité de la fleur et de la tige. Estelle sourit de se sentir de plus en plus unifiée au fur et à mesure qu’elle transforme son lotus.
Estelle choisit d’attendre l’automne pour vivre cette programmation d’une vie plus « accueillie » sous le signe de la confiance en l’abondance.
Dessiner son chien dans son intégralité dans la lumière, apaisé et plus autonome est son projet.
Mais en septembre, elle n’en voit plus la nécessité.
Son chien a mûri considérablement peu à peu, étrangement ou par magie ? Ni l’un ni l’autre.
Très simplement ou très logiquement de par l’évolution d’Estelle au fil de ses dessins « guérisseurs », énergétiquement ressentis par son animal.